Vanités

Au tournant du Moyen-âge et de la période moderne, il s’agissait de bien mourir et mourir était un art.
Tradition d’origine religieuse, les fidèles étaient invités à porter sur eux et dans leur maison en tout temps un objet leur rappelant leur condition de mortel. 
Au fil des siècles, les vanités, ce courant artistique emblématique dans la peinture, continuent de nous fasciner. Ils nous confrontent inlassablement à la question existentielle : « Que subsistera-t-il ? » Tout en nous rappelant la fugacité de la vie, ces œuvres nous incitent à vivre pleinement, car la beauté, la richesse et les passions sont éphémères. C’est pourquoi ce style artistique intemporel transcende les époques et continue de résonner profondément avec notre humanité.

La symbolique des vanités se manifeste à travers divers éléments :

  1. Tête de mort, fleurs fanées, fruits pourris : ils évoquent la finalité inévitable de notre existence.
  2. Bulles ou orbes : ils rappellent la fragilité de la vie, si facilement éclatée.
  3. Papillon : il symbolise la brièveté éphémère de notre passage sur terre.
  4. Bougies allumées, montre, horloge : ils mettent en évidence le flux inexorable du temps.
  5. Bougie éteinte : elle représente la mort, l’extinction de la vie.
  6. Citron : il incarne l’amertume, le goût amer de la condition humaine.
  7. Livres, instruments de musique, art en général : ces éléments reflètent ce qui perdure au-delà de la mort, l’héritage culturel et artistique qui transcende le temps.

Les anciens maîtres du monde, jadis vénérés, se retrouvent désormais relégués au statut de simples bibelots décoratifs.

Sur l’étagère, Kévin s’empare de la place jadis occupée par ces ancêtres, tandis que le papillon rappelle avec délicatesse la fugacité de la vie.

La vanité s’exprime de manière frappante à travers le miroir et les bijoux, évoquant la futilité des apparences. Une bougie éteinte symbolise quant à elle la mort de l’individu.

Et voici la folle, une âme animée, débordante de vitalité, qui pourtant se reflète comme un fantôme dans le miroir de cette vanité ridicule.